Recherche
Faits marquants

Vers une meilleure nutrition : encapsulation du DHA pour optimiser la digestion et la santé

Thématique : Transitions alimentaires : favoriser des choix alimentaires durables

Garantir une alimentation saine et durable

Accéder à la publication

Contact(s) : Frédérique Pédrono
frederique.pedrono@institut-agro.fr

Encapsulation DNA

Améliorer la qualité des aliments est aujourd’hui un enjeu crucial de santé publique pour garantir l’efficacité des nutriments. La structure d’un aliment influence sa digestion et, au final, le devenir des nutriments qu’il contient dans l’organisme. Ainsi, structurer différemment un aliment pour optimiser son processus de digestion peut augmenter la fonctionnalité d’un nutriment. Cette approche a été explorée dans un projet portant sur le DHA (acide docosahexaénoïque), un nutriment lipidique essentiel pour la santé du cerveau et du coeur.

Des enseignants-chercheurs de l’Institut Agro Rennes-Angers, en collaboration avec l’unité mixte de recherche INRAE STLO (Science et Technologie du Lait et de l’Œuf), ont développé une méthode d’encapsulation du DHA avec des protéines de lait.
Cette encapsulation permet de protéger le DHA et de l’incorporer dans une matrice alimentaire à base d’œuf. L’encapsulation favorise une répartition plus uniforme et une distribution en gouttelettes lipidiques plus petites dans l’omelette, augmentant ainsi l’accessibilité des enzymes de digestion. En conséquence, le DHA encapsulé est digéré plus efficacement et libéré en plus grande quantité dans le tractus gastrointestinal par rapport au DHA non encapsulé.

Pour évaluer les effets de cette encapsulation, des expérimentations in vivo ont été menées sur des animaux nourris avec des omelettes contenant du DHA encapsulé ou non encapsulé. Les résultats ont montré que l’encapsulation du DHA modifie la régulation de la prise alimentaire, entraînant un gain de croissance des animaux de 10 % en 4 semaines. Cet effet est probablement dû à une modification substantielle du métabolisme des acides gras, y compris du DHA, en dérivés oxylipines et endocannabinoïdes. L’impact de cette encapsulation est également synergique avec un jeûne partiel, mis en place pour isoler la digestion du DHA de celle des autres aliments de croissance.

Si les mécanismes moléculaires précis restent à déterminer, cette étude souligne deux points importants. D’une part, modifier la digestion d’un aliment en apportant un ingrédient précieux sous une forme différente peut impacter en profondeur le métabolisme général et par conséquent les fonctions physiologiques. D’autre part, l’association du jeûne partiel avec la digestion alimentaire reste un point clé à explorer pour comprendre les modes d’administration des nutriments les plus efficaces en termes de bénéfice sur la santé. Les résultats de cette étude ouvrent ainsi des perspectives pour de nouvelles approches alimentaires visant un gain nutritionnel significatif.

Chiffres clés

480cadres scientifiques

13unités de recherche dont 11 UMR

8écoles doctorales

3instituts Carnot

À la une