SAS'Fête !
25 ans de recherche en science de l'environnement et en agroécologie
Le 14 mars dernier, l'Unité mixte de recherche Sol Agro Hydrosystème Spatialisation (UMR SAS) a célébré son 25e anniversaire, offrant l'opportunité de réfléchir à son évolution et d'envisager les enjeux de recherche à venir.
Dotée d'un effectif de 110 personnes, cette unité, gérée conjointement par l'Institut Agro Rennes-Angers et INRAE, se distingue par ses activités de recherche et de formation à la croisée des sciences de l'environnement et de l'agroécologie, avec 3 thèmes de recherche emblématiques : les bocages et zones humides, la qualité de l'eau et l'agriculture face aux enjeux environnementaux. Dans son discours d'accueil, Alessia Lefébure, directrice de l'Institut Agro Rennes-Angers, a d’ailleurs souligné le « rôle sociétal majeur de cette unité dans la compréhension des interactions complexes entre l'agriculture et son environnement, ainsi que dans la mise en œuvre de solutions novatrices et durables ». Elle a également rappelé l'importance du partenariat avec INRAE, « pilier essentiel de la recherche visant à promouvoir la durabilité des systèmes de production agricole … notamment dans le contexte actuel de débats et controverses scientifiques intenses. » Isabelle Dhé, directrice par intérim du Centre INRAE Bretagne-Normandie, a également souligné l’importance cette collaboration qui permet à la recherche de nourrir et faire évoluer les formations et de contribuer au dialogue sciences/société.
Quelles recherches pour demain ?
Cette journée, qui a réuni près de 260 participants a permis de mettre en avant les nouveaux enjeux de recherche de l’UMR SAS liés à la durabilité des systèmes de production agricole dans un contexte de changement global. Parmi ceux-ci :
- Les perspectives de la qualité de l'eau en Bretagne
- L'évaluation et l'amélioration de la santé des sols
- La contribution de la méthanisation dans les transitions agroécologiques
- L'impact de l'agroforesterie sur le changement climatique et le renforcement des liens sociaux dans les territoires
- Le rôle crucial de la biodiversité dans l'évaluation et le fonctionnement des systèmes agricoles
- L'évaluation multi-critère et multi-échelle, prenant en compte les aspects environnementaux, sociaux et économiques, de la parcelle au territoire
- L'importance du temps long pour concevoir des systèmes en rupture
Joël Labbé, ancien sénateur ELVV du Morbihan, a également pris la parole sur l'urgence de la transition écologique et de la relocalisation de l'agriculture. Après être revenu sur la genèse et les impacts de la loi qui porte son nom et qui bannit les pesticides dans les espaces publics depuis 2017 et les jardins des particuliers depuis 2019, il a souligné l'importance de l'agroécologie dans ces transitions, appelant à l'adoption du scénario TYFA (Ten Years For Agroecology in Europe) qui montre qu’une Europe entièrement agroécologique pourrait nourrir durablement 530 millions d’Européens en 2050.
Il a également proposé des pistes pour favoriser la relocalisation agricole et la résilience des territoires, notamment à travers une politique volontariste de l'État en matière de projets alimentaires territoriaux, la promotion de la restauration collective de proximité et la mise en place d’une sécurité sociale alimentaire.
La journée s'est conclue par une conférence d'Anne Mottet, experte internationale auprès du Fonds international de développement agricole des Nations unies (FIDA), sur l'investissement dans l'élevage pour la nutrition, les revenus et le climat. Elle a mis en évidence l'importance de soutenir les élevages, en particulier dans les régions où des millions de personnes dépendent de cette activité pour leur subsistance, pour améliorer à la fois la productivité et la résilience des systèmes de production.
Joël Labbé a clôturé la journée en insistant sur l'urgence d'agir et en exprimant son optimisme combatif, notamment en travaillant avec les jeunes générations « pour rendre possible ce qui est nécessaire », selon la citation de l'abbé Pierre.