Un cadre méthodologique pour analyser l’impact du changement climatique sur les ressources en eau
Thématique : Préservation des écosystèmes et de la biodiversité
Gérer les ressources en eau
Contact(s) : Zahra Thomas
zahra.thomas@institut-agro.fr
Le changement climatique perturbe les précipitations et les débits des cours d’eau.
Pour anticiper et faciliter l’adaptation des systèmes agricoles à ces variations, notamment en ce qui concerne l’irrigation, il est impératif de développer des modélisations hydro-climatiques précises.
Cependant, ces modèles sont sujets à de multiples incertitudes liées aux scénarios d’émissions de gaz à effet de serre et aux simulations climatiques.
Une prise en compte exhaustive de ces facteurs est donc essentielle pour les gestionnaires de l’eau dans l’élaboration de stratégies de gestion efficaces.
Les simulations génèrent une abondance de résultats de projections qui nécessitent un cadre méthodologique d’analyse. Une étude a ainsi été réalisée dans le bassin du Bas-Loukkos, au Maroc,pour proposer un tel cadre permettant d’évaluer les impacts du changement climatique sur la disponibilité des ressources en eau dans cette région.
Dans cette étude, les incertitudes ont été quantifiées en utilisant les sorties de treize modèles climatiques et de deux scénarios d’émissions de gaz à effets de serre (appelé Representative Concentration Pathway ou RCP, à savoir les RCP4.5 et RCP8.5 dans l’étude).
Les biais les plus significatifs de ces modèles ont été éliminés en utilisant les données climatiques (précipitations et températures) recueillies entre 1981 et 2005. Ces données ont ensuite été utilisées dans un modèle hydrologique (GR2M). Les précipitations, l’évapotranspiration potentielle (ETP) et le débit des rivières ont été simulés par le modèle climatique et analysés sur trois périodes : à court terme [2021-2040], moyen terme [2041-2060] et long terme [2081-2100]. Enfin, un bilan hydrique (diagramme de Budyko) été utilisé pour analyser de manière synthétique les résultats des simulations et leur combinaison à deux scénarios de prélèvement d’eau.
Leurs résultats montrent que sur le long terme, les pluies pourraient diminuer de 21 à 38 % et le débit des rivières de 50 à 71 % par rapport à la période de référence (1981-2005).