À ces différents titres, l’arctique est une fenêtre signifiante sur des territoires qui expérimentent déjà les enjeux climatiques et environnementaux de manière aigüe. Les modes de naturalités autochtones traditionnels sont bouleversés par le réchauffement climatique qui ouvre des brèches dans leurs territoires (disparition / apparition d’espèces, mise à jour de ressources naturelles, diminution de la banquise / ouverture du passage du Nord/Ouest, nouvelle Route de la Soie, etc) ; tandis que dans le même temps, la mondialisation met en synergie et/ou en concurrence les stratégies de développement et de gouvernance au niveau local (gouvernance inuite Makivik, Parlement Sami) et le jeu d’acteurs au niveau global. 

Dans ce contexte, le projet de recherche de Fabienne Joliet, enseignant-chercheur de l'école en géographie en délégation au CNRS, a porté sur l’approfondissement et le redéploiement des connaissances en matière d’êtres et de savoirs à la nature mis en présence dans des paysages et cultures différentes : les modes de naturalité holistiques autochtones de l’arctique canadien (Inuits) sont-ils semblables à ceux de l’arctique européen (Inuits du Groenland, Samis de Finlande) ? Le modèle occidental n’est-il pas aujourd’hui inspiré par ces modes de naturalité intrinsèquement intégratifs, telle que la reconnaissance du statut de personnalité morale à des entités vivantes, à l’instar de la Loire ?

Le champ de connaissance acquis a été approfondi et déployé dans une perspective « latérale » interarctique Nord-Nord, ainsi que dans une perspective interdisciplinaire « descendante » Nord-Sud au sein d’un programme One Health développé par 5 Observatoires Hommes-Milieux Internationaux (OHMI) et l’amorce de recherches autour de la constitution des Parlement de Loire et du Parlement européen des ressources naturelles et de la biodiversité.

Ces connaissances ont également permis de contribuer à l’élaboration de la stratégie Polaire Nationale 2030 dont le déploiement est assuré par son Ambassade des Pôles.