Les relations humains-animaux sont parfois conflictuelles, malgré des actions politiques identifiées (e.g. espaces protégés). Les zones agricoles, souvent à proximité des zones naturelles, sont parmi les premières concernées et les recherches croisant écologie et sociologie permettant d’accompagner les propositions de résolution de conflit.

Financé par l’agence nationale de la recherche, le projet COHUMAG, démarré en 2022, porte sur les conflits socio-spatiaux dans une zone protégée du moyen atlas marocain entre une espèce de singe (le singe de Barbarie, dit singe magot (Macaca sylvanus) et les activités humaines dont l’agriculture.

Co-porté par l’Institut Agro Rennes-Angers, l’UMR Ecobio de l’université de Rennes et des instituions marocaines qui travaillent depuis les années 1980 sur les comportements des singes magots, le programme souligne l’impact des changements du socio-écosystème combinant sylviculture et élevage sur ces populations. En effet, la demande croissante d'espace et de ressources naturelles pour les activités humaines, en premier lieu l’agriculture, entraîne le chevauchement des territoires des macaques de Barbarie et des humains. L'exploitation forestière intensive et le développement de l'agriculture ont entraîné la fragmentation des forêts. Malgré un plan d’action local lancé en 2012 pour favoriser la connexion entre les territoires, les experts locaux soulignent les difficultés pour concilier les actions de conservation avec le développement rural, illustrées par l’augmentation des plaintes relative aux dommages causés par les singes magots.

L’objectif du projet COHUMAG est de proposer un portefeuille de politiques économiquement et socialement acceptables pour l’humain et le macaque de Barbarie, basé sur un diagnostic des contraintes socio-économiques et des besoins écologiques du macaque de Barbarie et utilisant une approche interdisciplinaire mêlant écologie et sociologie.