Recherche
Faits marquants

Élevage et alimentation : repenser l’efficacité des productions animales à travers les protéines et l’énergie

Thématique : Transitions des systèmes agricoles : produire autrement

Production animale : œuvrer pour des systèmes de production efficaces et durables tout en prenant en compte le bien-être animal

Année de parution : 2023

Accéder à la publication

Contact(s) : Yannick Le Cozler
yannick.lecozler@institut-agro.fr

Vache

Les productions animales, y compris la production laitière, font face à des enjeux sociaux importants, notamment autour de la compétition entre l’alimentation animale et humaine. Les ruminants sont souvent perçus comme inefficients dans la conversion des protéines végétales en protéines animales, car ils consomment entre 3 et 10 kg de protéines végétales pour produire 1 kg de protéines animales. Toutefois, la situation est plus nuancée, car elle ne tient pas compte du fait que, dans cette conversion, les ruminants valorisent des ressources non consommables par les humains, comme l’herbe et certains coproduits végétaux.
Le GIS (Groupement d’Intérêt Scientifique) Élevages Demain, dont l’Institut Agro Rennes-Angers est membre, a développé une nouvelle méthodologie pour évaluer l’efficience de conversion des protéines végétales en protéines animales de différents systèmes d’élevage, appelée « efficience protéique nette ». Cette méthode se concentre sur les aliments en compétition directe avec l’alimentation humaine.
Les systèmes laitiers français (vache, chèvre et brebis) ont été analysés en fonction de leur régime alimentaire et de l’utilisation d’aliments en concurrence avec l’alimentation humaine (céréales, légumineuses, maïs ensilage) ou non (prairies, parcours). Les efficiences protéiques brutes et nettes ont été calculées. L’efficience protéique brute est le ratio des protéines animales produites consommables par l’humain sur les protéines végétales consommées par les animaux. L’efficience protéique nette ne prend en compte que les protéines végétales consommées par les animaux mais aussi consommables par l’homme.
Une analyse similaire peut aussi être faite pour l’énergie, en calculant l’efficience énergétique brute et nette. Les résultats montrent que, en moyenne, les systèmes laitiers français produisent plus de protéines qu’ils n’en consomment pour les humains, surtout dans les systèmes qui valorisent davantage l’herbe. Cependant, ils sont consommateurs nets d’énergie.
À l’échelle nationale, l’efficience protéique nette est de 1,16 pour les brebis, 1,12 pour les chèvres et 1,88 pour les vaches. En revanche, l’efficience énergétique nette est de 0,63 pour les brebis, 1,00 pour les chèvres et 0,54 pour les vaches.
Il existe donc des marges d’amélioration pour ces 3 filières, notamment en augmentant la consommation d’herbe pâturée et/ou stockée dans les régimes alimentaires des animaux.

Chiffres clés

480cadres scientifiques

13unités de recherche dont 11 UMR

8écoles doctorales

3instituts Carnot

À la une