En quelques décennies, la pêche maritime a fait de gros dégâts. Elle a vidé la mer d’une partie de ses ressources et perturbé en profondeur le fonctionnement des écosystèmes marins. Elle est ainsi considérée par les instances internationales comme la première cause d’érosion de la biodiversité marine.
Pourtant, il est possible de faire autrement, d’inverser la tendance et de reconstruire des écosystèmes sains, productifs et résilients. Une nouvelle forme de pêche est à inventer qui vise à réconcilier la conservation de la biodiversité et l’exploitation durable des ressources vivantes de la mer. C’est l’ambition de la pêchécologie, une forme d’agroécologie pour l’océan. 

En 2022, Didier Gascuel, directeur du Pôle Halietique, mer et littoral de l’Institut Agro, a publié l’ouvrage « La pêchécologie - Manifeste pour une pêche vraiment durable » où il aborde ce nouveau concept dans ses dimensions écologiques, économiques et sociales, mais aussi culturelles, éthiques et sociétales, et apporte des réponses concrètes à la mise en place d’une pêche vraiment durable.

Dans cet essai, il identifie les ruptures à opérer avec le productivisme et la pensée libérale. Il propose des solutions pratiques pour minimiser les impacts de la pêche sur les écosystèmes, et maximiser l’utilité sociétale des biens fournis par la nature. Il montre qu’il y a urgence à muter, face aux bouleversements du changement climatique, et trace la perspective d’une durabilité nouvelle, pour une pêche au service des sociétés humaines et des territoires côtiers et pour replacer les hommes et les femmes au cœur des enjeux de la nature.