Biodiversité des prairies urbaines : influence du contexte paysager et des pratiques de gestion
Thématique : Préservation des écosystèmes et de la biodiversité
Protéger la biodiversité des écosystèmes
Année de parution : 2023
Contact(s) : Hervé Daniel et Adeline Bulot
herve.daniel@institut-agro.fr
Les dynamiques d’urbanisation dans l’ouest de la France questionnent les enjeux de nature dans ces paysages, mais aussi les possibilités et opportunités de maintien d’espaces semi-naturels en ville. Parmi ceux-ci, les espaces herbacés ne sont plus seulement constitués des gazons horticoles, mais aussi, et de plus en plus par des prairies dont les modes de gestion peuvent se rapprocher par certains aspects des pratiques agricoles. Ces habitats écologiques représentent des surfaces importantes mais restent peu étudiés au regard des enjeux qu’ils peuvent représenter en matière de biodiversité, qu’elle soit « ordinaire » ou « patrimoniale ».
Des recherches menées au sein de l’unité BAGAP ont déjà permis de mieux comprendre l’influence du paysage sur la biodiversité de ces espaces, mais il est nécessaire de pouvoir prendre en compte également les pratiques de gestion (en particulier les modalités de fauches). Des suivis écologiques ont été réalisés dans les agglomérations d’Angers et de Rennes en collaboration avec les collectivités locales.
Ces études ont révélé des réponses contrastées de la flore et des papillons de jour à l’urbanisation.
Il est apparu que la richesse et la composition de la végétation des prairies urbaines sont davantage influencées par le contexte paysager que par les pratiques de gestion. Cette observation s’explique en partie par la dispersion des graines, principalement par le vent. Une méthode d’évaluation de cette dispersion a été développée, mettant en évidence sa variabilité géographique au sein des agglomérations.
En ce qui concerne les papillons de jour, les espèces spécialisées sont particulièrement vulnérables à l’urbanisation. Toutefois, des pratiques de gestion adaptées comme la fauche tardive ou la réduction du nombre de fauches peuvent atténuer ces effets négatifs en améliorant les ressources florales des prairies urbaines.
En conclusion, ces résultats soulignent l’importance cruciale d’une gestion réfléchie et adaptative pour soutenir la biodiversité spontanée en milieu urbain.
Une approche combinant une vision globale du paysage urbain avec des stratégies de gestion locale pourrait être la clé pour préserver efficacement ces habitats semi-naturels essentiels à la biodiversité urbaine.