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Brexit et échanges alimentaires : impact sur les exportations agricoles Bretonnes

Thématique : Des cadres pour opérer les transitions sociales économiques et environnementales

Politiques publiques au Nord et dans les Suds : analyser les impacts des politiques publiques

Année de parution : 2023

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Contact(s) : Marilyne Huchet
marilyne.huchet@institut-agro.fr

Puzzle illustrant le Brexit

Les britanniques ont quitté l’Union européenne le 31 janvier 2020. Sur le long terme, le Brexit perturbe les échanges entre le Royaume-Uni et ses partenaires en raison de l’augmentation des différents coûts commerciaux. Pilier du secteur agricole et alimentaire en France, en termes de production et de commerce, la Bretagne est également un partenaire commercial majeur du Royaume-Uni dans ce secteur.

Dans le cadre d’une thèse, un travail de recherche original a été mené pour mesurer les impacts potentiels du Brexit sur les exportations bretonnes en proposant une méthodologie pour reconstituer les données commerciales intra et inter régionales non disponibles via un modèle de gravité structurelle en équilibre général.

Les résultats indiquent que les pertes attendues sont particulièrement élevées pour les produits phares des exportations bretonnes, en particulier les viandes et produits carnés. Toutefois, l’accord conclu entre l’Union européenne et le Royaume-Uni a permis d’éviter des baisses plus fortes que celles attendues sans cette entente.

Le scénario correspondant à la politique commerciale actuelle semble être un compromis : les pertes d’exportations du secteur agricole et alimentaire engendrées par le Brexit sont estimées à 60 millions d’euros pour la Bretagne, et dans la fourchette 11 173 millions d’euros dans le cas des autres scénarios. Même si le reste de la France subit des pertes en valeur plus fortes du fait de son poids économique, l’impact en pourcentage est nettement plus faible que celui estimé pour la Bretagne.

La viande et les produits carnés ressortent comme les plus sévèrement impactés en Bretagne pour l’ensemble des scénarios. Ces produits, qui représentent 40 % de la valeur ajoutée des industries agroalimentaires bretonnes en 2015, constituent la principale exportation de la région. La Bretagne fournit également un quart des exportations françaises de viande et produits carnés. Sans surprise, ce sont les exportations vers le marché britannique qui sont les plus affectées.

Le modèle prédit une réduction de 17 % (soit 21 millions d’euros) des exportations bretonnes de viande et produits carnés avec la politique actuelle.
Cette réduction aurait pu atteindre 50 % (soit 60 millions d’euros) si d’autres politiques avaient été adoptées. D’autres produits, tels que les poissons et les produits du travail du grain, auraient aussi subi une forte perte en pourcentage, mais moindre en valeur en raison de leur faible part dans les exportations.

En général, à l’exception des catégories viande et animaux vivants, le Brexit entraîne une réorientation des exportations bretonnes vers les marchés européen et français, et plus encore vers des pays non européens. Pour la viande et les produits carnés, les exportations bretonnes sont réorientées uniquement vers les marchés non européens. La sortie de l’UE du Royaume-Uni nécessite que les décideurs publics accompagnent les producteurs de viande bretons pour saisir ces nouvelles opportunités commerciales.

Chiffres clés

480cadres scientifiques

13unités de recherche dont 11 UMR

8écoles doctorales

3instituts Carnot

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