Thèse co-dirigée par Olivier Leprince, professeur, l'Institut Agro Rennes Angers et Julia Buitnik, directrice de recherche, INRAE

Résumé

L’établissement prévisible et uniforme du peuplement végétal est essentiel pour le rendement des cultures. La dormance des graines (absence de germination dans des conditions favorables) influence directement la performance de la germination, élément clé de cette prévisibilité. Bien que la domestication ait réduit la dormance, des environnements de production de graines non optimaux ou des conditions stressantes pendant l’imbibition peuvent encore la moduler. Face au changement climatique, comprendre les effets de la température sur la dormance est donc crucial. Cette thèse étudie les déterminants physiologique et moléculaire de l’influence de la chaleur sur la dormance des graines de tomate issues de 17 génotypes d’une population MAGIC. Nous avons observé une grande variabilité génétique dans les réponses de la germination à la chaleur pendant l’imbibition, menant à la thermotolérance, la thermoinhibition et la thermodormance. L’histoire thermique avant et après floraison a aussi influencé ces réponses. Nous avons aussi découvert que le stockage de graines non-dormantes induisait une dormance secondaire au lieu de provoquer leur mort. Cette « dormance de stockage » (STD) est influencée par des interactions complexes entre facteurs génétiques, pré- et post-récolte. L’anoxie pendant le stockage n’a cependant pas affecté la STD. Des études transcriptomiques et pharmacologique suggèrent que l’expression transitoire des gènes de signalisation par l’ABA pendant l’imbibition pourrait être responsable de la STD. Ce travail améliore notre compréhension de la dormance des graines de tomate et de sa modulation par les facteurs génétiques et environnementaux

Mots clés : Tomate ; Chaleur ; Environnement maternel ; Dormance secondaire ; Stockage ; Transcriptome ; ABA.