Retour sur le Bioblitz des 13 et 14 mai
Un beau succès et une suite à l’échelle européenne
Le temps d’un week-end, le campus de Rennes s’est transformé en observatoire de la biodiversité. Près de 300 personnes ont été accueillies pour ce premier Bioblitz initié par plusieurs établissements de l’enseignement supérieur (Université Rennes 2, EHESP, Université de Rennes pour le campus santé et l’Institut Agro Rennes-Angers).
Bioblitz, on vous explique !
Dans un contexte de crise de la biodiversité et de fracture entre la nature et l’être humain, il est essentiel d’agir et de préserver notre biodiversité. En effet, la crise de la biodiversité, c'est à la fois la disparition de certaines espèces, les pertes de population et l'érosion de la diversité génétique au sein de ces espèces, la dégradation de leurs habitats et tous les phénomènes afférents à ce déclin. Le rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) en 2019, précise que 47 % des mammifères terrestres non volants et 23 % des oiseaux menacés ont probablement vu leur répartition affectée, entre autres, par l’impact des changements globaux (climatique, environnemental, démographique…).
Le partage de connaissances est aujourd’hui important pour aider à lutter contre l’extinction des espèces en péril, des écosystèmes et de la diversité génétique - une menace véritablement mondiale et générationnelle contre le bien-être humain. Un Bioblitz, c’est l’occasion de prendre le temps d’observer la nature, en matière de flore et de faune, car justement, tout est une question d’observation et d’attention portée à son environnement, pour connaître, comprendre et aussi pour agir.
Avec la vie urbaine, notre lien à la nature a été partiellement rompu et demande à être restauré. Réaliser un Bioblitz, c’est réaliser un inventaire éclair, à l’aide de protocoles de sciences participatives, de la faune et de la flore accessibles dans la nature qui nous entoure, même en ville. En effet, même les grandes capitales du monde ne sont pas uniquement des déserts de béton. Et pour cause, bien des animaux se sont habitués à la vie en ville et à la proximité des hommes, dont ils ont même appris à tirer des bénéfices : protection des prédateurs, nourriture facilement accessible, etc.
L’objectif est d’identifier et de répertorier toutes les espèces d’organismes vivants présents dans une zone bien précise et d’enrichir les données des scientifiques. Mais il s'agit aussi pour le grand public d'approfondir ses connaissances de manière ludique en s’essayant à l’identification des espèces animales et végétales.
- Alimenter en données sur le devenir de la biodiversité face aux changements globaux
- Sensibiliser les participants à la nature et leur permettre de développer des compétences autour des enjeux de biodiversité
- Produire des indicateurs pour la puissance publique en lien avec un territoire.
Un inventaire local sur nos campus doublé d’une reconnexion territoriale à l’échelle européenne
En retour, ces données guideront les scientifiques et les experts dans la mise en œuvre de projets de protection et de restauration des espaces verts et sur nos campus, pour une aide à la décision de projets d’aménagement et de gestion de ces espaces. Avec cette expérience, l’objectif est aussi de faire de nos campus un terrain d'apprentissage, d'observation et de recherche pour faire face aux défis écologiques, de former les ingénieurs de demain sur le terrain, en apportant des connaissances naturalistes nécessaires dans les métiers du vivant.
Les 13 et 14 mai 2023, le grand inventaire de la biodiversité auquel a participé l’Institut Agro Rennes-Angers s’est appuyé sur les compétences fortes en interne de nos étudiant.es engagé.es, des enseignants-chercheurs experts, personnels …
Il a permis de contribuer à deux échelles spatiales :
- Dans un même temps, pendant 48h, l’acquisition, sur les 5 campus de l'Ouest rennais, de données locales généralement influencées par la saison, va permettre d’identifier l’impact territorial sur la biodiversité et de participer aux orientations de gestion environnementale avec un accompagnement de la ville de Rennes. C’est aussi l’occasion de valoriser les compétences dans nos établissements avec des sessions de formation en lien avec l’université Rennes 2, sur la reconnaissance de taxons et l’appropriation des protocoles de relevés naturalistes, ouvertes à tous les étudiants.
- Et comme les changements ne se feront pas qu’à une échelle locale, l’Institut Agro Rennes-Angers et l’Institut Agro Montpellier font partie des 17 établissement d’enseignement supérieur qui ont répondu positivement pour participer au Bioblitz européen organisé par ICA (Association for european life science universities), dont les inventaires peuvent être réalisés entre le 22 mai et le 30 juin 2023. En partageant ses données acquises le week-end du 13 et 14 mai pour le campus rennais, et des données nouvellement acquises sur le campus angevin, c’est une certaine fierté pour l’école de participer à cette reconnexion territoriale à l’échelle européenne. L’ambition est ici, de promouvoir la recherche transfrontalière et des pratiques collaboratives pour la conservation de la biodiversité.
Ce week-end était aussi un évènement social, collectif, ludique et d’enrichissement mutuel avec des expositions, conférences, projection documentaire… Alors, prêts à renouveler l’expérience une nouvelle fois ? Nous comptons sur vous dans quelques années pour réitérer l’opération et ainsi assurer un suivi temporel suite aux actions mises en place sur les campus en faveur de la biodiversité.