L'imagerie tridimensionnelle (3D) pour optimiser la conduite d’élevage
Thématique : Transitions des systèmes agricoles : produire autrement
Production animale : œuvrer pour des systèmes de production efficaces et durables tout en prenant en compte le bien-être animal
Année de parution : 2022
Contact(s) : Yannick Le Cozler
yannick.lecozler@institut-agro.fr
Les mesures du poids vif permettent de suivre le développement morphologique des génisses et vaches laitières pendant la croissance et/ou la lactation. Elles sont aussi utilisées pour piloter le régime alimentaire, la reproduction ou la santé. L'évolution du poids est par ailleurs une variable cumulative, liée étroitement aux changements à court (remplissage du rumen et des intestins) et long (croissance, mobilisation/accrétion des réserves corporelles) terme.
Le poids peut être évalué à l'aide d'une balance ou estimé à l'aide d'équations basées sur des données morphologiques. Malgré son intérêt, il est rarement mesuré en fermes commerciales, surtout parce que sa détermination est chronophage et nécessite la manipulation des animaux, ce qui peut être stressant et dangereux pour l'opérateur et l'animal.
Pour surmonter ces problèmes, des études ont démontré le potentiel de l'imagerie tridimensionnelle (3D). Grâce à l’outil d’imagerie en 3 dimensions Morpho3D mis au point au sein de l’unité mixte de recherche Physiologie, environnement et génétique pour l'animal et les systèmes d'élevage (PEGASE), des enseignants-chercheurs de l’école ont démontré que les vaches laitières continuent non seulement de prendre du poids, mais aussi de grandir au-delà de la seconde lactation. La croissance est la composante la plus importante du gain de poids, représentant environ 64 % du total, les autres contributions provenant de l'augmentation de la masse corporelle, de l'intestin et des réserves corporelles. Cette étude a aussi confirmé qu'il est possible d'estimer le poids vif à partir du volume de l’animal, donc sans pesée, uniquement à partir d’une image 3D, avec une erreur de 25,4 kg, sur des animaux pesant entre 550 et 750 kg en moyenne.
Au final, cette étude a confirmé le potentiel de l'imagerie 3D comme un outil peu coûteux, non invasif et non stressant, pour suivre la croissance et le développement corporel des animaux de ferme et d’envisager au besoin la mise en place de mesures stratégies correctives en termes d’alimentation des animaux ou de conduite d’élevage, afin d’atteindre des objectifs finaux fixés.